M. Hermann NANA
La logique est l’étude de la cohérence et de la validité des raisonnements. Sa tâche est de nous indiquer la structure du raisonnement correct. Elle a donc pour objet l’argument ou le raisonnement, son sujet comme le dit Aristote est la démonstration. Toute question a besoin d’une réponse à travers un raisonnement correct et une démonstration. En effet, une démonstration est une démarche intellectuelle et rationnelle qui consiste à montrer que quelque chose suit une autre en raison d’un certain ensemble de procédure. La démonstration est donc un enchainement d’idées ou de concepts et elle renvoie à la raison plutôt qu’à l’intuition. Quel que soit la conception de la logique, c’est la démonstration qui est au cœur de la discipline à laquelle on rattache le concept de validité.
En proposant donc ce cours à l’étudiant de Licence I de philosophie à l’Institut de philosophie de l’ICMA, il s’agit de l’initier à la logique du raisonnement afin de lui permettre de vérifier la validité d’une proposition. L’étudiant devra être capable de s’approprier les techniques du raisonnement informel, qu’il illustrera par le syllogisme d’Aristote.
En principe, il y a deux logiques : la logique classique, celle qui va d’Aristote jusqu’au XIXe siècle et la logique moderne qui est né au XIXe siècle et qui s’est développée au XXe siècle notamment dans les œuvres de Frege et de Russell. Nous étudierons avec les étudiants de la première année de philosophie la logique aristotélicienne. Elle se fonde d’abord sur une analyse de la proposition, puis sur celle du raisonnement ; elle élabore une classification des syllogismes et indique des critères pour déterminer si un syllogisme est validé ou non.
Dirven Édouard, Introduction aux logiques, Ed. Loyola, Kinshasa, 1980.
Frege Gottlob, Écrits logiques et philosophiques, trad. Imbert De Claude, Paris, éd. Seuil, 1971.
Gbocho Akissi, Cours de logique, UCAO, Abidjan, 2011.
Bouda Pierre, Cours de logique, ISPP-ML, Ouagadougou, 2010.
Russell Bertrand, Écrits de logique philosophique ; trad. de J.-M. Roy, PUF, coll. « Épiméthée », Paris, 1989.
Verneaux Roger, Introduction générale et Logique, Beauchesne, Paris, 1964.
Blanche Robert, La logique et son histoire, Coll. U, Armand colin, Paris, 1970.
Dr Landry KOUDOU
Le cours porte sur la « logique du calcul des propositions ». Contrairement à la logique formelle d’Aristote qui est syntaxique, la « logique du calcul des propositions » est formelle mais symbolique. Elle empreinte, en effet, aux mathématiques leurs formes de symbolisation ; ce qui la rend plus extensionnelle, et donc plus calculable. Après avoir présenté les principaux symboles du calcul de proposition, le cours présente les techniques de « traduction » de propositions, les « méthodes d’évaluation » de propositions et les « formes normales ».
Blanche Robert, Introduction à la logique contemporaine, Paris, Editions A. Colin, 1968.
Lepage François, Eléments de logique contemporaine, Presse Universitaire Montréal, Collection « Dunod », 1991.
Salem Jean, Introduction à la logique formelle et symbolique, Paris, Editions Nathan, Paris, Collection Nathan-Université, 1987.
Yapi Ignace, Précis de logique élémentaire, Introduction au calcul des propositions et des prédicats du premier ordre, LE PAPYRUS éditions, Bouaké (Côte d’Ivoire), 2018.
Dr Tohotanga COULIBALY
Ce cours se propose d’introduire l’étudiant à la problématique de la théorie de la connaissance et de la validité de la science dont se réclame l’Épistémologie. En effet, l’épistémologie jette un regard critique sur la science, telle qu’elle se fait. Comme la science, elle est, elle-même une discipline mais spécifique. Nous allons montrer la spécificité de cette discipline qu’est l’épistémologie en établissant ses liens avec la logique, la philosophie, la sociologie des sciences, etc. Et à “quelles conditions une connaissance de la nature devrait satisfaire pour posséder les caractères de certitude intime et de validité universelle qui seuls permettraient de la tenir proprement pour une science.”
Bachelard Gaston, Le nouvel esprit scientifique, Vrin, Paris, 1975.
Bachelard Gaston, Le rationalisme appliqué, Puf, Paris, 1966, 215 pages.
Blanche Robert, L’Épistémologie, PUF, Paris, 1972.
Comte Auguste, Discours sur l’esprit positif, J. Vrin, Paris, 2003, 254 pages.
Einstein Albert et Infeld Léopold, L’évolution des idées en physique, Payot, Paris, 1940.
Hempel Carl, Éléments d’épistémologie, Armand Colin, Paris, 1972, 184 pages.
Koyré Alexandre, Du monde clos à l’univers infini, Trad. Raïssa TARR, Gallimard, Coll. Tel, Paris, 1973.
Poincaré Henry, La science et l’hypothèse, Flammarion, 1968, Paris.
Poincaré Henry, La valeur de la science, Ed. Cheval Ailé, Genève, 1946.
Popper Karl, La connaissance objective, Flammarion, Paris, 1998, 578 pages.
Popper Karl, Logique de la découverte scientifique, Payot, Paris, 1978, 480 pages.
Ullmo Jean, La pensée scientifique moderne, Flammarion, Paris, 1958.
Dr Gérard KAMEGERI
Issue des travaux des philosophes Gottlobe Frege (1848-1925), Bertrand Russel (1872-170), Ludwig Wittgenstein (1889-1951), Rudolf Carnap 1891-1970) et tant d’autres, la philosophique analytique s’est développée au début du XXe. Considérant l’« avancement des sciences, par ses dimensions pragmatiques et empiristes, par sa critique du rationalisme », elle adopta la logique comme méthode d’investigation philosophique avec pour objectif de « corriger la confusion et les ambiguïtés » des énoncés. L’objectif de ce cours est d’introduire les étudiants à l’approche méthodologique de ce courant philosophique en tant qu’il met en exergue la logique comme méthode d’analyse, de clarification et d’élucidation du langage qui, en effet, constitue l’outil de transmission des idées qu’on défend. L’étude des principales figures du mouvement analytique et leur approche permettra aux étudiants de s’imprégner de l’importance du courant analytique à travers l’histoire de la philosophie, ses thèses principales et la place qu’occupe l’analyse logique comme outil efficace de clarification du sens des concepts et des propositions.
Carnap Rudolf, La construction Logique du monde. Traduit par Elizabeth Schwartz et Thierry Rivain, Paris, Vrin, 2002.
Daval René, Moore et la Philosophie analytique, Paris, Presses universitaires de France, 1997.
Dummet Machael, Les Origines de la philosophie analytique, Traduit par Marie-Anne Lescourret, Paris, Gallimard, 1991.
Engel Pascal, La norme du vrai, philosophie de la logique, Paris, Gallimard, 1989.
Leclercq Bruno, Introduction à la philosophie analytique : logique comme méthode, Bruxelles, Deboeck supérieur, Bruxelles, 2018.
Russell Bertrand, Problèmes de philosophie. Traduit par S. M. Guillemin, Editions Payot, 1965.
Wittgenstein Ludwig, Tractatus logico-philosophicus. Traduit par Gilles Gaston Granger, Paris, Gallimard, 1993.
Dr Vincent KACOU OI
Résumé du cours :
Le problème de l’interprétation fait partie des problèmes originaires de l’homme. En effet, en tant qu’hommes, nous cherchons à comprendre le monde et nous-mêmes. L’herméneutique comprend l’existence humaine dans son rapport avec le monde comme interprétation, c’est-à-dire comme une expérience qui se réalise sur le mode d’un échange dialogique. Il va sans dire que l’herméneutique est l’interprétation de notre présence au monde.
Objectifs du cours :
Du grec `ermcne´ia qui signifie interprétation, l’herméneutique caractérise la discipline, les problèmes, les méthodes qui ont trait à l’interprétation et à la critique des textes. L’herméneutique est l’art de l’interprétation (du grec hermeneutikè, art d’interpréter et du nom du dieu grec Hermès messager des dieux et interprète de leurs ordres). Elle est fondée sur une pratique, celle de l’interprétation et de la compréhension. Elle se sert donc d’un instrument linguistique et méthodique (annonce, traduction, explication, interprétation…) pour lire et déchiffrer les textes. Elle est, particulièrement, conçue comme une technique du retour au sens premier qui a été détourné, déplacé ou monopolisé durant des siècles et au cours de conflits implacables idéologiques, religieux et politiques.
Dans la compréhension et la réappropriation des signes de la vie, des textes philosophiques et d’autre nature, des Saintes Ecritures, de la théologie et des dogmes de la foi chrétienne, l’herméneutique s’avère indispensable et sans équivoque. D’où ce recours à l’herméneutique aux fins d’aider le séminariste qui est le prêtre de demain, à comprendre et à interpréter les discours parlés et écrits, mieux les dogmes afin de mieux les pratiquer. Ceux-ci, en effet, peuvent être compris et interprétés parce qu’ils expriment un sens et qu’ils sont des configurations de sens.
Les formulations linguistiques ne sont pas les seules configurations de sens que nous pouvons comprendre et interpréter. Les actions contiennent elles aussi des intentions, des motivations et elles visent des fins ; bref, elles possèdent un sens et c’est pourquoi elles peuvent être comprises et interprétées. Par ailleurs, les dogmes, œuvres d’arts, les images, les sculptures, les films, les œuvres architecturales en tant que créations humaines renferment elles aussi un sens et peuvent être comprises et interprétées.
L’herméneutique s’avère alors l’organon indispensable pour les sciences humaines. Elle est l’instrument aux mains des sciences, mieux des prêtres, des juristes pour une juste interprétation. En effet, elle questionne la textualité en elle-même, et son rapport à l’auteur (processus d’explication) et au lecteur (processus de compréhension).
AGUIRRE O. José Maria, Raison critique ou raison herméneutique ? Paris, Cerf, 1988.
ARISTOTE, De l’interprétation, trad. Jean Tricot, Paris, Vrin, 1936.
DELZANT Antoine, La communication de Dieu. Par-delà utile et inutile. Essai théologique sur l’ordre symbolique, Paris, Cerf, 1992
ECO Umberto, Les limites de l’interprétation, Paris, Grasset, 1992.
GADAMER Hans-Georg, Vérité et méthode. Les grandes lignes d’une herméneutique philosophiques,. Paris, Seuil, 1976.
_____________________, L’art de comprendre, Paris, Aubier-Montaigne, 1982.
GEFFRE Claude, Le christianisme au risque de l’interprétation, Paris, Cerf, 1983.
GREISCH Jean, Être et langage II. Introduction à l’ontologie : Cours donné à la Faculté de philosophie 1987-1988, Paris, Institut catholique de Paris, 1988.
GRONDIN Jean, L’universalité de l’herméneutique, Paris Puf, 1993.
MALHERBE Jean-François, Le langage théologique à l’heure de la science. Lecture de Jean Ladrière, Paris, Cerf, 1985.
NDEH Dominique, Religion et éthique dans les discours de Schleiermacher. Essai d’herméneutique, Paris, L’Harmattan, 2008.
PLATON, Ion, Trad. Victor Cousin, Paris, Gallimard, 2008.
RICŒUR Paul, Le Conflit des interprétations, Paris, Seuil, 1969.
____________, Du texte à l’action, Paris, Seuil, 1988.
____________, Temps et récits III. Le temps raconté, Paris, Seuil, 1985.
VERNANT Jean-Pierre, Mythe et pensée chez les Grecs. Études psychologie historique, Paris, Maspero, 1965.
M. Hermann NANA
Ce cours, portant sur la philosophie de l’histoire, dont l’objet est de définir le sens et les finalités du devenir historique se propose d’amener l’étudiant à développer une conscience historique dans un premier temps. Ensuite, l’aider à orienter de manière positive sa vie pour devenir un être libre, conscient des enjeux de son époque et maître de son destin. Comme le signifiait Karl Marx : “Ce n’est pas Dieu ou l’esprit universel qui fait l’histoire en servant les humains mais plutôt les hommes eux-mêmes qui prennent leurs destins en mains par leur travail”. Cf. Idéologie allemande. En assumant donc son destin, il (l’étudiant) pourra contribuer à la consolidation d’une société humaniste et prospère.
Bouton C., Le procès de l’histoire, Paris, Vrin, 2004.
Hegel Friedrich, La raison dans l’Histoire, Trad. K. Papaioannou, Paris,
____________, Encyclopédie des sciences philosophiques, tome III : philosophie de l’esprit, trad. B. Bourgeois, Paris, Vrin, 1988.
____________, Leçons sur l’histoire de la philosophie 2, Trad. J. Gibelin, Paris, Gallimard, 1954.
Koselleck R., Le concept d’histoire in l’expérience de l’histoire, éd. M. Werner, Paris Gallimard-le Seuil, 1997, Coll. « Hautes Etudes ».
Marx Karl, F Engels, L’Idéologie Allemande, Trad. H. Auger, Paris, éd. Sociales, 1976.
Marx Karl, Misère de la philosophie, Paris, Ed. Sociales, 1977.
Patccka Jan, Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire, Trad. Erika Abrams, Paris, Verdier, 1999.
Savadogo Mahamadé, Philosophie et Histoire, L’Harmattan, Paris, 2003.
Dr Tohotanga COULIBALY
Après que les philosophes de la fin du XIXe siècle aient jeté le soupçon sur le savoir humain, la philosophie du XXe siècle s’est construite autour d’une réflexion sur le langage. Ainsi dans les débuts du XXe siècle, des philosophes comme Frege, Russell et Wittgenstein se sont donnés pour mission d’élaborer un langage calquer sur la logique symbolique qui serait apte, sans équivoque, à exprimer la totalité des phénomènes que constitue le monde. Mais, à partir de la moitié du XXe siècle, des philosophes vont se rendre compte l’idéal logiciste, qui vise à fixer et à circonscrire le sens du langage à partir d’une formule générale de la proposition, ne peut cerner les multiples manifestations de significations du langage lorsqu’il intervient dans le vécu humain. D’où, l’idée des philosophes d’abandonner, le contexte d’élaboration du sens, pour l’étude du langage en contexte de signification dans la vie quotidienne.
Mots-Clés : Analyse, acte de langage, Logique, Proposition, Sens.
Bouveresse Jacques, 2002, Essais III; Wittgenstein & les sortilèges du langage, Paris, Agone.
Saint-Fleur Joseph, 1988, Logique de la représentation, essai d’épistémologie wittgensteinienne, Louvain-la-Neuve, Ed. Académia.
Auroux Sylvain, 1996, La philosophie du langage, Paris, P.U.F
Auroux Sylvain, 1998, La raison, le langage et les normes, Paris, P.U.F.
Wittgenstein Ludwig, 1986, Tractatus logico-philosophicus suivi d’investigations philosophiques, Paris, Gallimard.
Searle John, 1972, Les actes de langage, essai sur la philosophie du langage, Paris, Hermann.
Dr Marius KONAN
L’histoire de la philosophie, en Europe, dans son cheminement, est marquée en profondeur par la phénoménologie, fondé par l’allemand Husserl et développé par Martin Heidegger dans une approche nouvelle de l’homme. Dans ces conditions, elle a influencé plusieurs philosophes dont Levinas, Sartre, Merleau-Ponty, Paul Ricœur. Ainsi, ce cours vise à découvrir, le parcours de la phénoménologie, son impact sur la société et saisir ses concepts et lexiques clés.
Objectif général : Montrer l’apport exceptionnel de la phénoménologie dans histoire de la philosophie.
Objectifs spécifiques : Saisir, en profondeur, l’histoire de la phénoménologie à partir de son fondateur et des continuateurs – Se familiariser avec la méthode phénoménologique dans la compréhension des choses – Développer, chez les étudiants, en petits groupes, des attitudes régulières de la discussion à partir des méthodes phénoménologiques face aux problèmes actuels.
Deschamps C., « L’approche phénoménologique en recherche : Source historique et fondements théoriques », in Revue de l’Association pour la Recherche Qualitative, 8 (1993), p. 31-41.
Huneman P., & KULICH E., Introduction à la phénoménologie, Paris, Armand Colin, 1997.
Husserl E., (1960). C
Husserl E., Méditations cartésiennes. Introduction à la Phénoménologie, Paris, J. Vrin, 1980 ; La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale [1935-1936], trad. G. Granel, Paris, Gallimard, 1976.