Florent YAPI YAPO
Après le parcours sur la philosophie africaine dans son historicité, nous voulons entamer son aspect contemporain. En effet la question de la philosophie africaine semble embourbée dans une querelle. Certains la traite d’ethnologie ou anthropologie africaine. Le professeur Anta Diop ne semble point de cet avis avec à sa suite Theophile Obenga. Aujourd’hui il est question d’africanité ou karmité. La question de l’unité africaine ainsi que l’afrikanologie montrent une réalité philosophique moderne à élucider. Ce cours cherchera à lever le voile.
La problématique va toujours demeurer. La philosophie comme l’art par excellence pour apprendre à raisonner ou amour de la sagesse s’exprime sous diverses formes. Elle s’exprime en français, en chinois et bien entendu en africain.
Pour mieux asseoir notre démarche nous allons convoquer certains auteurs africains et européens.
Amadou Hampaté Ba, Oui mon commandant, J’ai lu, Paris, 2001.
Antoine Yves, inventeur et savant noir, Condé sur Noireau, 2003.
Dagaud Raoul, Raison d’être, Edilivre, Paris, 2015.
Diop Cheik Anta, Nation nègre et Culture, Présence africaine, Paris, 2000.
____________, Le Bantu problématique, Présence Africaine, Paris, 2002.
____________, Civilisation ou barbarie, Présence Africaine, Paris, 1981.
Lévy-Bruhl Lucien, La mentalité primitive, Ed. Puf, Paris, 1960.
N’joh-Mouelle Ebénézer, De la médiocrité à l’excellence : Essai sur la signification du développement, Ed. Clé, Yaoundé, 1970.
N’krouma Kouame, Le conscientisme, Présence africaine, Paris, 1976.
Towa Marcien, Sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle, Ed. Clé, Yaoundé, 1979.
Seydou YEO ZIE
La philosophie arabe est née dans une forte proximité avec la philosophie grecque classique. Comme son socle fut aussi religieux, elle a eu à faire le départ sans cesse entre les exigences de l’argumentation philosophique et les formes reconnues du discours inspiré. Faisant un usage stratégique de la notion de « sagesse », la philosophie arabe ne s’est diluée dans une collecte de maximes répétitives, ni n’a concentré une dualité entre foi et raison. Elle a livré au patrimoine commun de la philosophie des distinctions aussi essentielles que celle qui est faite entre l’essence et l’existence. Par sa part métaphysique et spéculative, elle a contribué à aiguiser l’esprit, le rendant capable d’observer et de construire des données pour en faire un statut de faits scientifiques.
Ce cours vise à donner aux étudiants un aperçu historique des grands courants de la philosophie arabe telle qu’elle s’est développée dans la sphère culturelle arabo-islamique. Il entend définir ce qu’est la philosophie arabe, quelles en sont les origines et quelle est la position qu’elle occupe dans la culture arabo-islamique.
Objectifs
Objectif général : Connaitre la nature et la place de la philosophie arabe dans la sphère culturelle arabo-islamique.
Objectifs spécifiques : A la fin du cours l’étudiant doit :
– Savoir situer historiquement les penseurs et courants de la philosophie arabe – Savoir situer la philosophie arabe dans son rapport aux autres formes de pensée – Savoir définir les problématiques centrales abordées dans le cadre de la philosophie arabe.
AVERROES, Discours décisif, Trad. Franc., Paris, Éditions G.F, 1996.
Ernest RENAN, Averroès et l’averroïsme, Editions Calman Lavy, 1852. AVERROES, Islam et raison, Anthologie de textes juridiques, théologiques et
polémiques, Trad. Fr. Geoffroy, présentation d’Alain de Libéra, Paris, Garnier- Flammarion, 2000.
Hippolyte YOMAFOU
La philosophie byzantine, encore presque absente des manuels d’histoire de la philosophie à ce jour, a continué à se développer dans l’Empire romain d’Orient jusqu’à sa chute en 1453. Elle est encore vue à travers le prisme des préjugés occidentaux contre Byzance, elle est souvent réduite à la dispute stérile entre le platonisme et l’aristotélisme. Diverses définitions de la philosophie à Byzance, soit en tant que connaissance encyclopédique et sagesse séculière, soit en tant que sagesse chrétienne ascétique, déterminent les courants de la philosophie
byzantine. Dans premier sens la philosophie orientale est une continuation directe de la philosophie hellénique dans l’orbite des questions de la foi chrétienne. Son trait caractéristique. La friction entre l’humanisme et la philosophie chrétienne au cours des siècles de l’empire byzantin a créé une tension permanente entre le rationalisme grec et la conviction que le dépôt de la foi chrétienne était le critère de la vérité pour la connaissance naturelle et la philosophie. Par contre dans le monde occidental, cette tension a été surmontée par l’athéisme moderne et le néopaganisme postmoderne.
Objectifs :
- Faire connaître aux étudiants une philosophie orientale méconnue : ses époques et ses principaux représentants à commencer par les derniers pères grecs (Jean Damascène)
- Montrer l’originalité et la valeur de la pensée orientale, sur la base de la différence avec la philosophie occidentale, et d’une manière particulière ses éléments les plus caractéristiques et dominants, tels que : o la manière de connaître et d’exprimer l’Absolu (Dieu) dans la philosophie orientale
TATAKIS B., La philosophie Byzantine, Paris 1949.
MEYENDORFF J., Byzantine Theology. Historical Trends and Doctrinal Thèmes, Fordham University Press, New York 1979.
MORRISSON C. (Œuvre collective éditée par), Le monde byzantin. L’Empire romain d’Orient, Tome I et II, Presses Universitaires de France, Paris 2004.
KRUMBACHER K., Geschichte der byzantinischen Litteratur von Justinian bis zum Ende des oströmischen Reiches (527–1453), New York, 1970.