P. Paul ZOGBLADAN
Il y eut d’abord une psychologie souple et subjective, nettement enracinée dans les conceptions issues de la philosophie, pour laquelle ce qui fait l’homme et son esprit, ne peut être dissocié de l’âme. Prenant à contre-pied cette vision de la psyché, une mouvance comportementale associera l’esprit de l’homme, non plus à une éventuelle âme, mais à des activités mentales, objectivement décelables. Ainsi, avec J. Watson (1913), « La psychologie doit prendre en considération comme objet d`étude ce que font les hommes de leur naissance jusqu’à à la mort »
De nos jours, la psychologie a investi tous les domaines de la vie humaine. Elle s’est constituée en discipline scientifique avec son objet d’étude (processus mentaux et comportementaux), ses méthodes et ses finalités propres : élaborer des lois, soigner, prévenir, prédire.
Ce cours va permettre aux étudiants de saisir l’intérêt de la psychologie dans la vie en général, de connaître et de comprendre les différents courants de la psychologie contemporaine, saisir leur domaine d’application propre. Il s’agira essentiellement de favoriser l’acquisition des notions de bases de la psychologie de même que la compréhension des fondements du comportement, dans ses dimensions biologiques, cognitives, affectives,
Sociales et culturelles.
Lieury A., Manuel de psychologie générale, 2è Ed, Dunod, Paris 1997.
Marine C. et Escribe C., Histoire de la psychologie générale, In Press, 2000.
Pradines M., Traité de psychologie générale, PUF, 1987.
Parot F. et Richelle M., Introduction à la psychologie, Histoire et méthodes, PUF 1992.
Leger L., Manuel de psychologie cognitive, Dunod, Paris 2012.
Dr Eveline Aline KOUAME
La psychologie du développement est une branche récente d’une science elle-même récente et nous n’avons pas toujours le recul nécessaire pour une bonne compréhension de ses lois évolutives. L’évolution nécessaire des théories qui doivent s’adapter à la réalité des faits est continue ; les orientations théoriques ne s’éteignent pas à la disparition de leurs auteurs, elles continuent d’évoluer, à une vitesse variable selon le contexte scientifique et socioculturel, dans un mouvement continu et progressif qui constitue le ressort de l’évolution. En effet, si les enfants continuent de se comporter et de grandir comme ils le font depuis toujours, nos interrogations sur leurs comportements et sur les facteurs de leur développement évoluent sans cesse. Les progrès techniques et méthodologiques de ces dernières décennies ont profondément renouvelé le regard porté sur les comportements des jeunes enfants et fait avancer la psychologie du développement, qui doit faire évoluer ses cadres théoriques pour intégrer ces nouvelles connaissances.
Ce cours sera donc une occasion pour l’étudiant de lever les ambiguïtés conceptuelles entre les dénominations de notre champ d’étude. Par ailleurs, il lui permettra de connaitre les trois théories de référence en psychologie du développement.
Objectif général :
Ce cours vise à initier les étudiants aux concepts de base et les modèles de la psychologie du jeune enfant en suivant les différentes étapes du développement de la conception à 12 ans. Il s’agit de proposer une introduction aux concepts théoriques et aux recherches contemporaines, relative aux différents secteurs du développement psychologique.
Objectif spécifique :
Au terme de la formation, l’étudiant doit pouvoir :
Se familiariser avec les théories du développement
Etre capable de différencier psychologie de l’enfant, la psychologie génétique et la psychologie du développement
S’approprier les méthodes d’étude en psychologie du développement et maitriser les facteurs du développement
Bideaud J., Houdé O. & Pédinielli J.- L., L’homme en développement, Paris, PUF, 2004.
Blaye A., & Lemaire P. (dir), Psychologie du développement cognitif de l’enfant, Bruxelles, De Boeck, 2007.
Cloutier R., Psychologie de l’adolescence, Montréal, Gaëtan Morin, 3ème édition, 2005.
Tourrette C. & Guidetti, M., Introduction à la psychologie du développement, Malakoff, Dunod 4ème édition, 2018.
Dr Aurélien GBEGNON
La philosophie du droit quête l’essence éternelle et universelle du phénomène juridique, en recourant largement à la spéculation et à la stipulation. C’est bien le philosophe, ou plutôt les philosophes, qui jugent le droit d’un point de vue qui se veut fondateur (ou refondateur) pour le droit lui-même. Selon cette conception, la philosophie du droit est la recherche d’explications fondamentales des phénomènes juridiques en vue de leur meilleure compréhension. Elle est une interrogation sur les fondements du droit, son sens, sa signification, sa structure profonde et ses finalités. Mieux, elle est une réflexion sur la connaissance du droit et de l’Etat ou simplement une réflexion sur le droit en tant que l’Etat est une forme de droit. Elle n’est pas une branche du droit, mais bien de la philosophie. Elle se veut aussi critique du droit au nom des valeurs éthiques ou d’opinions politiques subjectives. De cette manière, la philosophie du droit, presque assimilée au jusnaturalisme, est une affirmation de la possibilité de la connaissance des principes moraux gouvernant le droit, et, par ce biais vise à enseigner ce que doit être le droit, à travers la recherche sur la diversité du phénomène juridique.
Pour arriver à cette compréhension du phénomène juridique, nous articulerons ce cours autour de cinq chapitres :
Chapitre I : Considérations générales sur le droit / Chapitre II : les théories du droit naturel ou les théories idéalistes / Chapitre III : les théories matérialistes sociologiques du droit naturel / Chapitre IV : Positivisme et normativisme / Chapitre V : Le droit et les notions voisines Conclusion générale.
Bergel Jean Louis, Théorie générale du droit, Dalloz, 1989.
Brimo Albert, Les grands courants de la philosophie du droit et de l’Etat, Ed.A. Terre François, Introduction générale au droit, Dalloz, 1996.
Mazeau Henri et Léon, Cours de droit civil, T1, Introduction à l’étude du droit, Montchrestien, Pédone, Paris, 1978.
Neuville Sébastien, Philosophie du droit, LGDJ, 2019.
Troper Michel, La philosophie du droit, PUF, 2015.
Dr Eveline Aline KOUAME
Nous n’avons plus à faire le même effort d’assimilation que les contemporains de Freud il y a plus de cinquante ans. La psychanalyse a acquis une place dans notre monde social et culturel, elle est entrée dans les mœurs et il est devenu courant de se faire psychanalyser (on peut lire des psychanalyses d’hommes célèbres, des études sur le rôle de l’inconscient dans l’achat d’un produit commercial ou dans nos choix politiques). Freud avait dû mener une lutte longue et acharnée pour faire admettre et comprendre ses affirmations révolutionnaires au sujet de l’inconscient. Si précisément dans son Introduction à la psychanalyse il emprunte autant d’exemples à la vie quotidienne et consacre plus de la moitié des chapitres (15 sur 20) à une psychanalyse de l’homme normal, c’est parce qu’il avait à combattre bien des préjugés et en particulier celui-ci : que seule la conduite des anormaux et des déséquilibrés relève d’une explication par l’inconscient. Pour Freud, que ce soit dans une relation affective ou hiérarchique, les mots provoquent des émotions et constituent pour les hommes le moyen général de s’influencer réciproquement (Freud, 1921). Il précise que cet échange de parole repose sur un rapport particulier vis-à-vis de l’analyste et sur ce qu’il y a de plus intime dans la vie psychique. Dès lors, Freud propose comme moyen d’accès préalable à la psychanalyse d’observer son corps et sa personnalité. Ce cours sera donc une occasion pour l’étudiant de mieux cerner la notion de psychanalyse en étant soit même au centre de cet apprentissage.
Objectifs
Objectif général : Ce cours vise à initier les étudiants à la psychanalyse par l’acquisition de concepts-clés et la transmission d’un savoir de la littérature sur les quatre concepts de la psychanalyse que sont l’inconscient, la répétition, le transfert et la pulsion.
Objectif spécifique : Au terme de la formation, l’étudiant doit pouvoir :
Se familiariser avec les théories freudiennes de l’inconscient – S’approprier des notions fondamentales de la psychanalyse freudienne – Comprendre l’élaboration des concepts majeurs de la tradition freudienne – Situer la spécificité de l’approche psychanalytique par rapport à d’autres approches en psychologie clinique et dans le dialogue avec d’autres disciplines des sciences humaines.
André Jacques, (2011). Les 100 mots de la psychanalyse. Paris : PUF 2e éd., 126 p. Le même ouvrage est disponible en ligne à l’adresse : https://www.cairn.info/les-100-mots-de-la-psychanalyse–9782130590972.htm
Askenazy Florence, (2012). Initiation à la psychanalyse freudienne. Paris : Ellipses, 84 p. ISBN : 978-2- 7298-7422-3.
Chartier Jean-Pierre, (2001). Introduction à la pensée freudienne : les concepts fondamentaux de la psychanalyse. Paris : Payot & Rivages, 193 p. ISBN 2-228-89426-5.
Sigmund Freud, (1921). Introduction à la psychanalyse, Paris : Payot
Freud Sigmund, (2012). L’interprétation du rêve. Paris : PUF 2e éd., 756 p. ISBN : 978-2-13-060893-6.
Freud Sigmund, (2013). L’inconscient. Paris : Payot & Rivages, 123 p. ISBN : 978-2-228-90925-9.
Freud Sigmund, (2014). Trois essais sur la théorie sexuelle. Paris : Payot & Rivages, 235 p. ISBN 978-2-228- 91070-5.
Freud Sigmund, (2015). Cinq leçons sur la psychanalyse. Suivi de Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique de DEBOUT Frédérique, traduit par Yves Le Lay, Samuel Jankélévitch et Gisèle Harrus-Révidi. Nouvelle éd., Paris : Payot & Rivages, 206 p. ISBN 978-2-228-91345-4.
Dr Gérard KAMEGERI
L’éducation en tant que fondement de la société humaine a toujours suscité beaucoup d’intérêt de la part des penseurs, philosophes aussi bien que pédagogues. C’est afin de concrétiser la volonté et le désir de former un homme capable de bâtir une société harmonieuse et de ce fait, répondre aux défis qui sont les siens, que se justifie la réflexion philosophique sur l’éducation. La problématique de la finalité de l’éducation est à cet effet au cœur de notre réflexion dans ce cours consacré à la philosophie de l’éducation. Vu que sans éducation, l’homme « ne peut progresser dans sa propre vie spécifique, à la fois intellectuellement et moralement », l’apport de tous et plus particulièrement, celui des institutions habilitées à la tâche d’éduquer – famille et école, revêt une importance capitale. Nous tâcherons ainsi de répondre aux questions : qu’est-ce que l’éducation et pourquoi doit-on éduquer ? Et pour plus de clarification, nous préciserons en quoi l’éducation est intimement liée à l’action d’élever, d’enseigner et de former.
Kant E., Réflexion sur l’éducation, trad. S. Jankélévitch, Aubier, Paris, 1952.
Maritain Jacques, Pour une philosophie de l’éducation, Paris, Fayard, 1959.
Platon, Protagoras, Ménon, La République
Reboul Olivier, La philosophie de l’éducation, Que sais-je, Paris, PUF, 2018.
Dr Ghislain HOUEDJISSI
La sociologie est la science qui a pour objet ce qui est social. Les sciences dites « sociales » ou « humaines » se consacrent chacune à des catégories particulières de faits humains, telles le Droit et l’Économie politique. La sociologie retient dans ces faits humains leur aspect spécifiquement social. En l’occurrence, il s’agit donc de définir le « social ». C’est un mot du langage courant, dont l’acception la plus conforme à l’usage est « relatif à la société ». Elle s’est développée à partir de l’interprétation qu’elle a donnée de ces deux dimensions de l’existence sociale : la séparation de plus en plus profonde entre l’univers « rationnel » des objets et l’univers « littéraire » de la subjectivité, l’idée d’une rupture entre les systèmes et les acteurs.
Mots clés : Sociologie – social – objectivité – systèmes – acteurs.
Bourdieu P., Questions de sociologie, Éditions de Minuit, Paris, 1980.
Durkheim É., Les règles de la méthode sociologique, PUF, Paris, 1947.
Marx K. et Engels, F., Manifeste du Parti communiste, Flammarion, Paris, 1998.
Montoussé M. et Renouard G., 100 fiches pour comprendre la sociologie, Boréal, Ronsny, 2012.
Rocher G., Introduction à la sociologie générale, Éditions Hurtubise HMH, Québec, 1992.
Simmel G., Sociologie et épistémologie, Presses Universitaires de France, Paris, 1981.
Weber M., Le savant et le politique : une nouvelle traduction : la profession et la vocation de savant : la profession et la vocation de politique, La Découverte, Paris, 2003.
Dr Sr Marceline EBIA
L’anthropologie philosophique cherche à donner une vision synthétique de l’homme et à répondre à la question : qu’est-ce que l’homme ? Le terme anthropologie renvoie à son sens général et premier : la science de l’homme. L’anthropologie est philosophique au sens où elle s’appuie sur les théories sur l’homme pour dégager une connaissance générale, un discours sur la nature humaine. L’histoire de l’anthropologie philosophique remonte à la pensée antique et se poursuit dans la pensée philosophique moderne. On en trouve des traces chez Platon et chez Aristote dans leur définition de l’homme. Descartes inaugure à l’époque moderne une nouvelle anthropologie lorsqu’il propose une théorie dualiste de l’homme. Il voit dans la condition humaine une nature matérielle et une autre spirituelle. La pensée contemporaine, quant à elle, conçoit une autre vision de l’homme avec les théoriciens tels que Marx, Darwin et Freud.
Objectifs
Objectif général : Il s’agit d’étudier l’anthropologie philosophique, une discipline systématique qui réfléchit sur les caractéristiques fondamentales de l’homme. En ce sens, le cours sur l’anthropologie philosophique vise à comprendre la distinction existentielle entre l’homme et les animaux, les végétaux et les minéraux. Il sera question savoir si la raison à elle seule suffit pour traduire la supériorité de l’homme par rapport aux animaux. Au terme, il serait possible d’apporter des réponses à cette question majeure : qui est l’homme?
Objectif spécifique : Rendre l’étudiant capable d’analyser, de synthétiser et d’interpréter la pensée anthropologique philosophique dans le contexte socio-culturel actuel.
Aristote, La politique, Paris, Vrin, 1995.
Darwin Charles, L’origine des espèces, Vervier, Marabout, 1973.
Freud Sigmund, Totem et Tabou, Paris Gallimard, 1993.
Habermas, L’avenir de la nature humaine, Paris, Gallimard, 2002.
Hobbes Thomas, De la nature humaine, Paris, Vrin, 1999.
Hume David, Enquête sur l’entendement humain, Paris, Flammarion.
Marx Karl, L’idéologie allemande, Paris, Broché, 1976.
Platon, Phèdre, Paris, Flammarion, 2006.
Rousseau Jean-Jacques, Discours sur l’Origine et le fondement de l’Inégalité parmi les hommes, Paris, Gallimard, 1964.